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La tréfilerie

La tréfilerie vue depuis la terrasse du château (c) Ph : Alain Devise ; CD24
La tréfilerie vue depuis la terrasse du château (c) Ph : Alain Devise ; CD24

Dans son dernier état d’utilisation, le bâtiment de la tréfilerie s’impose par sa taille. Il s’étend sur une longueur de 31 mètres par 9 mètres de largeur. Sa charpente, recouverte d’une couverture en tuile plate, repose sur des murs périphériques en maçonnerie de moellons de schiste et sur des poteaux bois. Il présente une façade ouverte au sud et un mur pignon percés de baies à l’est. Planchers et cloisons découpent le volume intérieur en trois zones de travail : l’atelier de pointerie, l’atelier d’entretien et la forge maréchale.

Une usine à tréfiler le fer ?

La tréfilerie vue du nord, depuis la rive gauche de l'Auvézère ; 2012 (c) CD24
La tréfilerie vue du nord, depuis la rive gauche de l'Auvézère ; 2012 (c) CD24

Le terme de tréfilerie désigne une usine ou un atelier spécialisé dans la fabrication du fil de fer par étirement à l’aide d’une filière. Cette activité de production n’a jamais existé à Savignac. En revanche à la fin du 19ème lorsque les maîtres de forge se lancent dans la production de clés de conserve et de pointes de mouleurs, ils s’approvisionnent en bobine de fil de fer à la tréfilerie de la Cité à Périgueux. C’est probablement en référence à cette activité de transformation du fil tréfilé que le bâtiment fut appelé "tréfilerie".

Une ancienne halle à charbon

Extrait du plan de 1866 concernant la construction d'un nouveau barrage (c) série 7 S 84, AD24

Ce bâtiment a été construit dans les années 1850 pour le stockage du charbon (1) de bois servant de combustible aux feux d’affinerie. Puis dans les années 1865-1875 avec le passage à la méthode anglaise d’affinage, il fut en partie aménagé pour accueillir le laminoir finisseur et le tour à fer employé pour aléser les cylindres de laminoir. Chacune de ces machines est mise en mouvement par une roue hydraulique installée dans un coursier ou "achenal". Le canal de fuite du laminoir ébaucheur comme celui du tour à fer traversent en souterrain la tréfilerie (2).

La production de produits finis

(3) La turbine "Schabaver", ancien emplacement du tour à fer (c) CD24
(3) La turbine "Schabaver", ancien emplacement du tour à fer (c) CG24

Dans les années 1885-1890 les maitres de forge développent la production de produits finis notamment des patrons, courbes, leviers, coins, fers plats ou carrés, socs de charrue. A l’emplacement du tour à fer est construit un petit bâtiment (3) abritant une turbine de 20CV. Elle servait à actionner une martellerie composée de deux marteaux à queue (4) provenant de la forge de Sireuil en Charente et d’un marteau à ressort de 60kg  (5) construit par les établissements Bouhey.

(4) Martinet de Sireuil, extrait de plan ; 1885 (c) Fonds Combescot, série 20J, AD24
(4) Martinet de Sireuil, extrait de plan ; 1885 (c) Fonds Combescot, série 20J, AD24
(5) Marteau à ressort de 60kg, extrait de plan ; 1882 (c) Fonds Combescot, série 20J, AD24
(5) Marteau à ressort de 60kg, extrait de plan ; 1882 (c) Fonds Combescot, série 20J, AD24

La fabrication de clés et de pointes

Agrandissement de la tréfilerie au sud ; vers 1905 (c) Fonds Combescot, série 47FI, AD24
Agrandissement de la tréfilerie au sud ; vers 1905 (c) Fonds Combescot, série 47FI, AD24
Atelier de pointerie de la tréfilerie vu du sud ; 1980 (c) Phot. : Ph. Lair ; Fonds ASFSL, série 114J, AD24
Atelier de pointerie de la tréfilerie vu du sud ; 1980 (c) Phot. : Ph. Lair ; Fonds ASFSL, série 114J, AD24

Vers 1892 Les maîtres de forge commencent leurs premiers essais de fabrication de clés de conserves. En 1898 plusieurs presses sont installées dans le bâtiment. C’est  probablement à cette époque qu’il est agrandi d’une travée au sud-ouest dans le but d’accueillir l’atelier de pointerie. Ce dernier est équipé de presses à pointes et de presses à clés complétées par des machines outils nécessaires à l’entretien et réparation des presses. Les dernières presses à pointes équipant l’atelier sont installées en 1950.

L'atelier de pointerie

  • Cliquer pour agrandir : Partie est de l'atelier de pointerie vue depuis le sud ; vers 1980 (c) Fonds ASFSL, série 114J, AD24
    Partie est de l'atelier de pointerie vue depuis le sud ; vers 1980 (c) Fonds ASFSL, série 114J, AD24
  • Cliquer pour agrandir : Partie est de l'atelier de pointerie vue depuis le nord ; 1991 (c) Phot. : P. Couillaud ; CG24
    Partie est de l'atelier de pointerie vue depuis le nord ; 1991 (c) Phot. : P. Couillaud ; CG24
  • Cliquer pour agrandir : Partie sud-est de l'atelier de pointerie ; 1980 (c) Phot. Ph. Lair ; Fonds ASFSL, série 114J, AD24
    Partie sud-est de l'atelier de pointerie ; 1980 (c) Phot. Ph. Lair ; Fonds ASFSL, série 114J, AD24
  • Cliquer pour agrandir : Partie ouest de l'atelier de pointerie vue du sud ; vers 1980 (c) Fonds ASFSL, série 114J, AD24
    Partie ouest de l'atelier de pointerie vue du sud ; vers 1980 (c) Fonds ASFSL, série 114J, AD24
  • Cliquer pour agrandir : Partie ouest de l'atelier de pointerie vue de l'est ; 1980 (c) Phot. Ph. Lair ; Fonds ASFSL, série 114J, AD24
    Partie ouest de l'atelier de pointerie vue de l'est ; 1980 (c) Phot. Ph. Lair ; Fonds ASFSL, série 114J, AD24
  • Cliquer pour agrandir : Plan au sol de l'atelier de pointerie ; 1984 (c) B. Rignault & R. Ashkeshi ; Fonds ASFSL, série 114J, AD24
    Plan au sol de l'atelier de pointerie ; 1984 (c) B. Rignault & R. Ashkeshi ; Fonds ASFSL, série 114J, AD24
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Dans son dernier état de fonctionnement,  l’atelier de la pointerie comprend 3 presses à clés, 8 presses à pointes, 1 machine à affûter les couteaux des presses, 1 machine  à scier le métal et un étau limeur. Pour se protéger du froid et de l’humidité, outre le modeste  poêle posé au milieu de l’atelier, des feuilles de papiers épais provenant de la papeterie de Vaux  à Payzac, ont été clouées sur l’enduit des cloisons en lattis de châtaignier. L’atelier a continué de fonctionner dans cette ambiance jusqu’en 1975.

Tambours à blanchir de l'atelier de pointerie ; 1980 (c) Phot. Ph. Lair ; Fonds ASFSL, série 114J, AD24
Tambours à blanchir de l'atelier de pointerie ; 1980 (c) Phot. Ph. Lair ; Fonds ASFSL, série 114J, AD24

En façade sud, 3 tambours à blanchir ou « frotteuses » viennent compléter l’équipement de la pointerie. Ces machines sont employées pour ébarber et polir les clés et pointes par simple brassage dans le tambour. Parfois de la scieur de bois est introduite dans le tambour pour parfaire la finition des pointes et clés.

L'atelier d'entretien

L'atelier d'entretien de la tréfilerie ; 1980 (c) Phot. : Ph. Lair ; Fonds ASFSL, série 114J, AD24
L'atelier d'entretien de la tréfilerie ; 1980 (c) Phot. : Ph. Lair ; Fonds ASFSL, série 114J, AD24

Dans son dernier état de fonctionnement l’atelier d’entretien se compose d’un tour complet en état de marche (6). Les autres machines-outils en partie démontées sont au rebut. Il s’agit d’une boucleuse (7), et d’une troueuse (8) utilisées en 1892  pour  la fabrication des clés. Parmi les accessoires figurent les barriques (9) servant à conditionner les clés pour leur transport et vente.

Barriques de l'atelier d'entretien ; 1980 (c) Phot. : Ph. Lair ; Fonds ASFSL, série 114J, AD24
Barriques de l'atelier d'entretien ; 1980 (c) Phot. : Ph. Lair ; Fonds ASFSL, série 114J, AD24

La forge maréchale

La forge maréchale de la tréfilerie ; vers 1980 (c) Fonds ASFSL, série 114J, AD24
La forge maréchale de la tréfilerie ; vers 1980 (c) Fonds ASFSL, série 114J, AD24

La forge maréchale est un des équipements de base présent sur le site  au moins à partir de 1812. De 1863 à 1880 elle se situait dans l’affinerie. Son implantation dans la tréfilerie date probablement des années 1880-1885. La forge (10) installée contre le mur sud possède un soufflet à bras à double effet (11). Sur le côté de l’atelier parmi un amas de pièces au rebut figure une poinçonneuse à clé de 1880 (12).

Les arbres de transmission

  • Cliquer pour agrandir : Arbres de transmission dans les combles vus du nord ; 1980 (c) Phot. : Ph. Lair ; Fonds ASFSL, série 114J, AD24
    Arbres de transmission dans les combles vus du nord ; 1980 (c) Phot. : Ph. Lair ; Fonds ASFSL, série 114J, AD24
  • Cliquer pour agrandir : Arbres de transmission dans les combles vus du sud ; 1980 (c) Phot. : Ph. Lair ; Fonds ASFSL, série 114J, AD24
    Arbres de transmission dans les combles vus du sud ; 1980 (c) Phot. : Ph. Lair ; Fonds ASFSL, série 114J, AD24
  • Cliquer pour agrandir : Système de transmission dans l'atelier de pointerie ; 1980 (c) Phot. : Ph. Lair ; Fonds ASFSL, série 114J, AD24
    Système de transmission dans l'atelier de pointerie ; 1980 (c) Phot. : Ph. Lair ; Fonds ASFSL, série 114J, AD24
  • Cliquer pour agrandir : Détail d'arbre de transmission ; 1980 (c) Phot. : Ph. Lair ; Fonds ASFSL, série 114J, AD24
    Détail d'arbre de transmission ; 1980 (c) Phot. : Ph. Lair ; Fonds ASFSL, série 114J, AD24
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Les machines équipant le bâtiment sont entraînées par des poulies et courroies reliées à des arbres de transmission secondaires installés au niveau des planchers. Ils sont eux-mêmes raccordés à des arbres de transmission principaux mis en mouvement par la turbine de 20CV. Une échelle et un cheminement en planche permet depuis les combles d’accéder aux graisseurs équipant les paliers de chacun des arbres. En partie basse des manettes reliées par câble à un jeu de poulies, embrayent ou débrayent les arbres de transmission en fonction des besoins des ateliers.