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Les maîtres de forge sous l'ancien régime

Des roturiers propriétaires et exploitants

Les initiales NS gravées dans le cartouche d’une des lucarnes du château sont celles de Noël Souvelin, maître de forge de Savignac au milieu du 16ème siècle. Il succède à Arnaud Dolce, béarnais d’Orthez qui, en 1521, sollicita l’autorisation de bâtir la forge auprès d’Alain d’Albret, vicomte de Limoges et comte du Périgord. A cette époque, la paroisse de Savignac relevait de la châtellenie de Ségur comprise dans la vicomté de Limoges. En acquérant du roi et de la reine de Navarre Henri d’Albret et Marguerite d’Angoulême les droits de justice et de fief de la paroisse de Savignac, le maître de forge pose en 1541 les premiers jalons faisant du château de Savignac une maison noble.

Château de Savignac-Lédrier ; vers 1980 (c) Fonds ASFSL, série 114J, AD24
Château de Savignac-Lédrier ; vers 1980 (c) Fonds ASFSL, série 114J, AD24
Initiales NS dans cartouche lucarne ; vers 1980 (c) Fonds ASFSL, série 114J, AD24
Initiales NS dans cartouche lucarne ; vers 1980 (c) Fonds ASFSL, série 114J, AD24

L’anoblissement des maîtres de forge de Savignac-Lédrier

La porte renaissance remontée dans le parc au XIXème siècle, provient de l’ancienne chapelle funéraire du château, démantelée à la révolution. Les figures sculptées en ronde de bosses représentent Jean Pasquet (1), maître de forge, et son épouse Catherine de la Faye (2). Ecuyer et seigneur de Savignac, Jean Pasquet a porté les armes sous Henri III et Henri IV. Il hérite de la forge et du château de son père François Pasquet, marchand à Exideuil et de sa mère Marguerite, fille héritière de Noël Souvelin. Si en 1577 les droits de justice et de fief sur la paroisse de Savignac sont rétrocédés à la reine jeanne d’Albret, conformément à l’une des clauses du contrat de vente de 1541, en revanche le repaire noble de Savignac ainsi que la forge, restent dans la famille Pasquet. A la génération suivante le fils aîné de François, Jean Pasquet rachète la châtellenie de Moruscles accédant ainsi au rang de seigneur haut-justiciers en Limousin. Son ascension sociale se confirme en 1602 par l’alliance patrimoniale qu’il contracte avec la famille noble des Des Car. A compté du 17ème le statut de maison noble acquis en trois générations par les maîtres de forge de Savignac se maintiendra jusqu’à la révolution française.

  • Cliquer pour agrandir : Portail Renaissance dans le parc du château ; vers 1980 (c) Fonds ASFSL, série 114J, AD24
    Portail Renaissance dans le parc du château ; vers 1980 (c) Fonds ASFSL, série 114J, AD24
  • Cliquer pour agrandir : (1) Figure de Jean Pasquet ; vers 1980 (c) Fonds ASFSL, série 114J, AD24
    (1) Figure de Jean Pasquet ; vers 1980 (c) Fonds ASFSL, série 114J, AD24
  • Cliquer pour agrandir : (2) Figure de Catherine de la Faye ; vers 1980 (c) Fonds ASFSL, série 114J, AD24
    (2) Figure de Catherine de la Faye ; vers 1980 (c) Fonds ASFSL, série 114J, AD24
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L’aristocratie et les rentes foncières

Dans le dernier quart du 17ème siècle à la suite d’un mariage, la demeure noble de Savignac échoit au lignage des Lubersac. La forge est alors affermée et exploitée par des fermiers parmi lesquels figurent les familles Boisset et Combescot maîtres de forges. A  la révolution française, le marquis de Lubersac, lieutenant au régiment des gardes françaises, colonel d’infanterie et chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, prend le parti des Princes et émigre en 1791. En conséquence la forge et le château de Savignac furent confisqués comme biens nationaux puis vendus en 1796. Hélie Boisset, fermier de la forge en est l’acquéreur.

Peinture du château de Savignac-Lédrier sorti de l'imaginaire d'Ernest de Lubersac (1812-1890), sur un trumeau du château de Verdier à Lubersac en Corrèze (c) Phot. P Thibaud ; CD24
Peinture du château de Savignac-Lédrier sorti de l'imaginaire d'Ernest de Lubersac (1812-1890), sur un trumeau du château de Verdier à Lubersac en Corrèze (c) Phot. P Thibaud ; CD24